Logement
De nos jours le « syndrome » de la construction en pierre persiste contre vents et marées.
Ce syndrome demeure même si un bâtiment dit en « pierre » n’est qu’un immeuble de béton habillé de pierre sur ses façades les plus visibles. Cette donnée faisant partie du jeu, les choix du maître d’ouvrage se conforment aux volontés des élus et donnent l’impression à l’architecte de « tenir le crayon ».
C’est alors à chacun, d’abandonner son envie de « contemporanéité » et de tomber dans les bras de « l’adaptabilité ».
C’est ainsi qu’est né ce projet. Rendant hommage à Bernard Palissy * et aux bords de Marne, le vocabulaire architectural reprend les codes des constructions « bourgeoises » du début du siècle tout en y ajoutant une touche de modernité par l’agencement général de la composition.
L’implantation du bâtiment en « L » sur la parcelle dégage un vaste jardin sur l’arrière permettant l’usufruit de vastes balcons et terrasses orientés plein sud. Coté rue le bâtiment est implanté en retrait de l’alignement afin de dégager un espace vert « tampon » entre le domaine public et le domaine privé.
La façade sur rue est traitée en 2 séquences distinctes afin de rompre le linéaire. Ainsi, le bâtiment côté angle est traité en habillage de pierre, une couleur soutenue en soubassement et une plus clair en étage courant. Des bow windows participent à l’animation de cette façade et un dernier étage en retrait permet de développer des terrasses filantes. Sur les garde-corps
ont été insérées des décorations en métal de couleur verdissante rappelant les couleurs de la Marne et rendant hommage à Bernard Palissy * ( 1510- 1590) , artiste potier, émailleur, peintre, artisan verrier, écrivain et savant français dont de nombreux « émaillages » de couleur vive ornent les façades des hôtels particuliers du vieux Joinville.
La seconde séquence plus traditionnelle est composée d’enduit sans balcon. D’une « écriture » plus apaisante et moins haute d’un étage, elle se veut être le trait d’union avec le pavillon voisin.
Côté jardin, un plan paysager reprend l’idée d’un cours d’eau minéral serpentant au travers de végétaux.
Au RDC sur l’angle, un commerce largement vitré est complété sur l’arrière d’une crèche qui bénéficie de ses propres espaces récréatifs extérieurs.
Sur l’arrière, un appartement façon maison de ville bénéficie lui aussi d’un vaste jardin privatif.
La forme du bâtiment en « L » ainsi que le respect des gabarits permet au terrain de répondre au règlement des 2 zones. Nous avons dû être très inventifs sur l’organisation interne des logements. Ainsi, au dernier niveau nous avons privilégié des duplex qui permettent d’optimiser les espaces privatifs.
Á droite de l’angle rentrant côté jardin intérieur, un soin particulier a été apporté au traitement des logements avec des espaces de cuisine atypique qui trouvent un véritable charme de par leur plafond « en désordre » et leur éclairage zénithal (voir photo).
Du fait du grand linéaire de bâtiment nous avons opté pour des escaliers type « Chambord » qui nous ont permis de recourir à une seule cage d’escaliers optimisant ainsi les surfaces habitables. Le choix des traitements décoratifs des parties communes en étage participe à réduire le linéaire des couloirs. Le changement de teinte par côté du palier ainsi que le changement de couleur des moquettes permettent d’animer les parties communes tout en leur apportant un confort acoustique très performant. La décoration du hall à RDC rend elle aussi hommage aux bords de Marne. Elle marie le bois, la pierre reconstituée ainsi que le verre, dans une fresque gravée reproduisant un paysage des bords de Marne.
Une « inventivité » d’optimisation des espaces communs au profit d’espaces habitables, une architecture élégante dans uncadre verdoyant sont autant de qualité pour cette résidence en coeur de ville de Joinville-Le-Pont.
PROGRAMME :
Logements
Maîtrise d'ouvrage :
Les Nouveaux Constructeurs
Maître d'oeuvre :
Patrick Corda Architecte
Surface SDP :
3 600 m2
Montant travaux :
4591000
Date :
2014
3, 5, 7 rue Bernier
Joinville Le Pont - France